Intro sexuellement intéréssée

La neko se mit à ronronner en sentant les baisers d’Ekadius dans son cou. La rendant aussi sage et docile qu’elle pouvait l’être. Elle gémit à nouveau quand il la posséda pour la seconde fois, lui faisant sentir son cul se faire prendre avec violence. Angie se cambra à son maximum, sa croupe relevée et son dos arqué. L’hybride à cet instant précis ne pouvait pas nier ses gênes de chat. Sa queue fouettait le vide en cadence avec les mouvements de rein de son amant, ses gémissements ressemblaient plus que jamais à des miaulements.

La jeune femme serra le drap dans ses poings, criant le prénom du semi-démon. Il y avait fort à parier que l’étage entier devait à présent être au courant qu’elle s’envoyait en l’air avec le nouveau venu. L’idée traversa son esprit et la fit mouiller d’autant plus. Que les gens puissent savoir qu’il avait jeté son dévolu sur elle, que c’était elle qu’il avait choisit de baiser, lui plaisait. Elle sentit son cul se serrer de plaisir et d’excitation autour de la queue en elle. Plus elle pensait à l’éventualité que les gens sachent qu’il la prenait en plein milieu de la journée plus elle avait envie de lui.

Le cerveau de la jeune hybride semblait complètement parasité, elle ne pensait qu’à devenir la petite esclave qu’Ekadius désirait. Et en même temps elle avait envie de lui montrer qu’elle ne lui appartenait pas encore totalement. Bien qu’elle n’avait jamais eu autant envie de quelqu’un depuis longtemps. Et que depuis leur première nuit, elle n’avait pas eu envie d’un autre. L’emprise qu’il avait sur elle lui plaisait autant qu’elle la redoutait.

En réponse à ses contradictions, elle se redressa collant son dos contre le torse chaud d’Ekadius. D’un mouvement brusque, elle glissa un bras autour de son cou et l’embrassa violemment. Tentant ainsi comme elle le pouvait de résister à son envie de devenir sa petite salope. Elle voulait que lui aussi ne puisse plus se passer de son corps. Que la seule personne qu’il ait envie de prendre, d’entendre gémir, pour qui il aurait envie et pour qui sa queue se dresse, ce soit elle. Sa langue jouant avec la sienne, ses dents mordillant sa lèvre pour aller mordre la peau tendre de son cou. Elle le marqua de ses fines dents pointues, laissa une marque rouge qu’elle lécha juste après. Son autre main attrapa une de celles qui maltraitaient ses seins.

Elle le fit pincer son téton, tirer dessus pour la faire gémir sensuellement contre sa bouche. Ses tétons rouges d’être maltraités contrastaient avec le reste de sa poitrine blanche. Tout comme son cul était rouge et chaud d’avoir été fessé. Elle lécha les lèvres du semi-démon tout en continuant de s’empaler sur sa queue. Doucement elle fit glisser la main de son amant sur son ventre jusqu’à la poser au creux de ses cuisses. Instinctivement, elle se mit à frotter sa fleur contre la peau de la main chaude. Son souffle se coupait tant elle prenait du plaisir à le guider . Elle lui indiqua le mouvement à faire avec ses doigts.

Prenant soin de lui faire caresser son clitoris avant de se masturber avec ses doigts. Elle s’empalait à présent sur le sexe dur et les doigts trempés. Angie se raidit d’un seul coup, les yeux mi-clos, la bouche grande ouverte, elle cria une dernière fois le nom d’Ekadius avant de s’effondrer sur le lit, gardant les doigts en elle tellement elle était serrée. Cherchant à reprendre sa respiration, elle gardait le cul en l’air pour lui permettre de jouir à nouveau en elle ou sur ses fesses si il en avait envie. Elle mordit l’oreiller avant de lui demander entre deux gémissements.

« Tu aimes que mon cul et ma chatte soient à toi ? »

Alors qu’il venait de jouir, elle le fit sortir d’elle, se remit sur le dos. Les plis du tissu contre ses fesses meurtries la firent miauler de surprise. Elle sentait la semence de son amant couler sur ses cuisses. La jeune femme se releva un peu, l’attrapa par l’avant-bras, le faisant tomber sur le lit. Elle griffa ses fesses fortement, le marquant à nouveau et le fit se coucher à côté d’elle. Sans perdre un instant, elle grimpa au dessus de lui. Ses lèvres se posèrent sur son torse, sa langue tourna autour des tétons qu’elle chercha à faire se dresser. Elle les mordilla tendrement avec la douceur d’un chaton, ses mains caressant les hanches.

Alors que ses baisers remontaient dans son cou puis allèrent l’embrasser avec passion, tout son corps remonta aussi. Les mains dans les cheveux du jeune homme, elle se poussa en avant, positionnant sa fleur au niveau de son visage. Une jambe de chaque côté de sa tête, elle posa une main sur sa fleur et en écarta les lèvres. Elle pouvait sentir le regard de son amant observer sa chatte mouillée, son clitoris gonflé de plaisir, l’intérieur de ses cuisses trempé par ses jus et son sperme. D’un léger mouvement de bassin, elle effleura la bouche d’Ekadius avec ses lèvres pour sentir son souffle contre son sexe. Elle ne put s’empêcher de pousser un soupire, ses tétons se remettant à se dresser. Elle tira sur les cheveux sombres et recommença son mouvement de bassin.

« Nettoies tes bêtises, tu as sali ta neko ! »

Sans attendre sa réponse, Angie bougea son bassin pour positionner sa chatte sur sa bouche, lui ordonnant ainsi de la lécher et de la faire jouir avec sa langue.

Il la possédait enfin, Angie grogna en sentant sa chatte complètement remplie par le sexe d’Ekadius. Elle se sentait se serrer autour de sa queue, voulant le retenir le plus possible en elle. Quand ils faisaient l’amour, elle avait la sensation d’être entière, de ne faire qu’une seule personne avec lui. C’était la sensation qu’elle préférait au monde. Ils semblaient tellement sur la même longueur d’onde lorsqu’ils se retrouvaient peau contre peau.

La jeune femme soupira, savourant chaque mouvement de bassin, le souffle chaud d’Ekadius contre son oreille, la paume de ses mains caressant sa peau. Devant lui, dans cette position, elle se sentait désirable, fragile, parfaite pour lui. Cela faisait presque un mois qu’ils se voyaient et que la majorité de leurs activités se déroulaient nus, et pourtant c’était comme si elle le redécouvrait à chaque fois. Comme si son plaisir naissait pour la première fois.

« Ce n’est pas le bar qui m’attend… J’ai rendez-vous ailleurs. »

Elle avait répondu sans réfléchir, ses yeux s’étaient écarquillés lorsqu’elle l’avait entendu lui dire je t’aime. Il lui semblait que c’était la première fois qu’il lui disait. Et même tout simplement que c’était la première fois qu’un homme le lui disait. Elle sentit son coeur louper un battement et sa bouche ne fut pas capable de savoir quoi lui répondre.

Il la sortit de sa torpeur momentanée en claquant sa main sur sa croupe. Elle gémit à nouveau plus fort et se cambra contre lui. Elle glissa ses bras autour du cou de son amant et le griffa pour y laisser une trace. Elle pressa sa bouche contre la sienne, faisant jouer leur langue dans un ballet sans fin. Elle reprit sa respiration pour reprendre sa position initiale, ses cheveux fouettant son dos.

La jeune femme bougea son bassin pour sentir celui d’Ekadius cogner contre ses fesses. Elle l’invitait à lui mettre plus de fessées, à la posséder de toutes ses forces. Angie n’interrompit ses gémissements que pour crier le prénom le nom du démon en jouissant à nouveau. Sur la pointe des pieds, sa chatte serrée à son maximum autour de la queue d’Ekadius, sa bouche le suppliant de jouir en elle.

« Tu vas me briser si tu continues ! »

Collée contre son amant, elle sentait ses jambes trembler. Elle était surprise par sa curiosité, depuis qu’ils se fréquentaient, ils ne s’étaient jamais vraiment immiscé dans la vie de l’autre. La jeune femme se tourna vers lui, cherchant à rester contre sa peau à tout prix. Elle passa ses bras autour de son cou, se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa tendrement. Elle l’emmena doucement sur le lit, le faisant s’asseoir dessus. L’hybride s’installa de manière souple sur ses genoux, posant son front contre le sien.

« Un truc qui t’intéresserait pas vraiment, tu sais... »

Angie ferma les yeux, plongeant son visage dans son cou pour s’enivrer du parfum du démon, ses doigts caressant ses cheveux tendrement. Quand elle était dans ses bras, elle avait l’impression de pouvoir faire face au monde et de ne rien craindre. Quand ses doigts touchaient sa peau, elle avait la sensation de toucher les flammes de l’enfer, mais elle ne craignait pas du tout de s’y brûler. Et lors des nuits qu’ils avaient passées ensemble, elle s’était étonnée de la quiétude qui habitait son visage. A quel point il semblait en harmonie avec sa décision d’être resté en ville près elle.

Pendant les trois semaines qui venaient de passer, Angie s’était beaucoup demandé si Ekadius ne regrettait pas son choix. Après tout il avait mené une vie incroyable avant d’arriver dans cette ville. Il avait combattu des monstres, vus des paysages que la neko n’aurait sans doute jamais la chance de voir, il avait vécu des aventures qu’elle lui enviait par moment. Il lui était arrivé de se demander si elle ne l’empêchait pas d’accomplir sa mission en le retenant près d’elle. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais lui offrir une vie aussi palpitante que celle qu’il avait avant, elle avait parfois peur qu’il se lasse d’être aussi statique.

Pourtant, assise sur ses genoux, nue contre lui, il n’y avait aucun endroit au monde où elle voulait être d’autre. Elle ouvrit les yeux lentement pour déposer un baiser sur sa joue. Dans la lumière de ce début de journée, elle observait son visage, ses traits, ses yeux sombres qui semblaient refléter des mystères et tellement de tendresse quand il la regardait. Elle le trouvait magnifique, elle voulait le garder jalousement pour elle. Elle voulait être le seul trésor dans les mains de ce démon.

Depuis un bon moment maintenant, quand elle savait qu’elle allait passer du temps avec lui, elle avait remarqué qu’elle devenait de plus en plus impatiente. La jeune femme avait aussi constaté à quel point le simple fait de sentir sa présence lui faisait oublier les tracas de sa journée, ou comme le simple fait de sentir sa main sur sa peau la rassurait. Elle aimait s’endormir contre lui le soir en sachant qu’il serait là à son réveil. Angie se montrait toujours très sûre d’elle, parfaitement capable d’affronter la vie sans aucun soucis, mais depuis qu’il était là, ça lui semblait réel et non plus juste une façade. La seule chose qui pouvait actuellement la brisée semblait être la seule qui la réconfortait, Ekadius.

« Je dois voir un type, fin voilà… Une histoire à régler. »

Elle ne voulait pas vraiment s’attarder sur la situation d’aujourd’hui. Elle redoutait déjà la journée et la confrontation qui s’annonçait et elle n’était pas réellement persuadée que l’expliquer à Ekadius l’aiderait réellement. Elle l’embrassa avec tendresse pour se faire pardonner d’être aussi vague sur le sujet. En reculant son visage, elle fut subjuguer de le trouver aussi beau.

« Si tu savais à quel point j’aime tes yeux. »

La jeune femme senti son visage s’empourprer alors que la phrase sortait de sa bouche. Elle se releva pour s’écarter de lui et fouilla rapidement son tiroir. Elle enfila un jean taille basse et un virgin killer bleu clair, mettant en avant la pâleur de sa peau. Se perchant sur une paire d’escarpins qui la mettait en valeur et la rendait encore plus grande. Elle noua ses cheveux en une haute queue de cheval et se contenta du minimum de maquillage, forçant un peu sur ses lèvres. Une fois prête, elle regarda une nouvelle fois dans la direction d’Ekadius, elle n’avait aucune envie d’aller à ce rendez-vous, mais on ne lui laissait pas vraiment le choix. Alors qu’elle prenait son sac à main, ses yeux s’écarquillèrent en réalisant qu’elle avait oublié quelque chose.

Elle traversa son salon rapidement et se jeta à nouveau vers le jeune homme, le repoussant sur le lit. Assise sur ses genoux, Angie lui sourit en posant sa tête contre son torse. Elle tenait quelque chose en main, cherchant à le cacher jusqu’au dernier moment. Ses oreilles bougeaient lentement au rythme des battements de coeur d’Ekadius. L’hybride resta quelques minutes sans rien dire, juste pour se sentir connectée à lui. Elle se redressa finalement et prit une de ses mains dans les siennes, elle y déposa une clef argentée décorée par un petit porte-clef en forme de A.

« Ca devrait m’éviter d’avoir à laisser la porte de mon appartement ouverte, et toi d’avoir à forcer la porte si tu veux venir... »

Elle jeta son regard de la clef vers Ekadius, se mordillant la lèvre avec insistance. Elle ne savait pas vraiment si c’était une bonne idée ou si elle risquait de l’effrayer. Mais ils étaient toujours l’un chez l’autre, et l’idée de lui donner sa clef, c’était une façon maladroite de lui montrer qu’elle tenait à lui. Elle traversa à nouveau son appartement, le tenant par la main, s’arrêtant devant la porte d’entrée.

« Si tu veux prendre une douche, les tuyaux ont l’air de tenir le coup ! Je te promets de revenir le plus vite possible. »

Angie ouvrit la porte et s’engouffra dans le couloir en direction de l’escalier pour sortir de l’immeuble. Elle sentait son coeur battre rapidement, stressée par la situation. Elle s’arrêta en plein milieu de sa marche et réalisa qu’elle avait oublié de lui dire quelque chose d’important. Elle repartit en sens inverse, montant quatre à quatre les escaliers avant d’ouvrir à nouveau son appartement et d’attraper le jeune homme par le cou et l’embrasser passionnément. Elle se recula lentement et murmura.

« Ah et je t’aime aussi... »

Elle repartit aussi vite qu’elle était revenue pour ne pas voir sa réaction. Dans sa tête il était évident qu’elle devait régler au plus vite son rendez-vous pour pouvoir retrouver Ekadius pour le reste de la journée.

La journée s’annonçait chaude et agréable, Angie plissa doucement les yeux pour se protéger des rayons du soleil. Elle passa par les petites ruelles pour éviter la grand rue, grâce à l’information qu’Ekadius lui avait donnée. Penser à lui dissipa un instant le brouillard de pensée qui encombrait son cerveau et la fit sourire. Elle redoutait la rencontre qui était programmée aujourd’hui. Elle avait rendez-vous avec un fantôme de son passé et elle savait d’expérience qu’il n’engageait rien de bon.

La jeune femme arriva assez vite sur la place principale de la ville. Elle observa un moment les petits magasins aux devantures colorées, les petits bars qui avaient déballé leur terrasse aux parasols multicolores. Elle trouva d’un simple regard l’homme qui l’attendait, sans se presser elle marcha vers la table. Installé à l’ombre, il l’observa sans rien dire, relevant ses lunettes de soleil pour faire courir son regard de haut en bas. Elle se sentit observée comme un morceau de viande et l’idée ne lui plaisait pas vraiment. Elle pouvait voir ses dents blanches briller sous la lumière du soleil.

« Salut. »

« Aaaaah Angie, ça fait tellement longtemps ! Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. Tu es canon dans cette tenue ! »

L’hybride esquissa un sourire et s’installa à l’autre bout de la table. Se dérobant son étreinte qu’elle trouvait déjà trop longue. En face d’elle, installé tranquillement sur sa chaise, se tenait un hybride tout comme elle. Branor était un tigre, grand, élancé, à la musculature marquée, les yeux verts, un sourire typique des carnassiers. Il était totalement le genre d’homme confiant de lui, qui acceptait rarement les refus puis ce qu’il en essuyait rarement, de toute façon. Il portait un t-shirt noir marquant encore plus les muscles de son torse et un jeans brut descendant sur ses hanches. Il semblait qu’il n’avait pas changé en deux ans et pourtant c’était quelqu’un de complètement différent aux yeux de la jeune femme. Il avait perdu de sa superbe à ses yeux. Les souvenirs qu’il lui avait laissé n’étaient pas des plus joyeux et elle gardait des cicatrices profondes de leur relation.

« Je t’offre quelque chose à boire ? »

« Un café fera l’affaire. J’ai pas l’intention de m’éterniser. »

« Pourquoi ? Tu n’es pas contente de me revoir, après deux ans ? »

Angie esquiva la question en se contentant d’attirer l’attention d’un des serveurs. Elle n’avait pas vraiment l’intention de faire la conversation avec lui. Il avait disparu du jour au lendemain sans prévenir, la laissant passablement dans une situation catastrophique et il espérait visiblement que tout allait s’arranger avec un sourire. Elle avait du mal à cacher sa nervosité, tapotant des doigts sur la table, elle l’écoutait distraitement lui expliquer à quel point ses voyages avaient été magnifiques ou même à quel point il était heureux de la revoir. Le sentiment n’était pas du tout partagé.

« Qu’est ce que tu veux au juste ? Je suppose que tu ne m’as pas fait venir ici pour me dire à quel point il fait beau. »

Branor se racla la gorge, il semblait avoir oublié à quel point Angie pouvait être directe et cassante par moment. Il ne se laissa pas pour autant démonter pour autant. Il avait toujours cette attitude, celle qui montrait qu’il la connaissait parfaitement. Il avait toujours aimé ce jeu entre eux qui consistait à savoir lequel pouvait avoir le dessus sur l’autre. Il lui avait même avoué que c’était son impertinence qui lui plaisait le plus à l’époque. Le tigre s’étira un moment, semblant profiter du soleil puis posa ses grands yeux sur elle.

« Je reviens. »

« Pardon ? »

« J’ai besoin d’un logement, je reprends ma place, j’ai toujours une clef de l’appartement. En plus mes affaires doivent toujours être dans un placard. Il est hors de question que je dorme à la rue, j’ai besoin d’un logement. Et il se trouve que nous en avons un. »

La nouvelle retourna l’estomac de la jeune femme, comme si elle venait de se prendre un coup violent. Elle avala son café de travers, se mettant à tousser bruyamment. Angie du patienter quelques instants avant d’être à nouveau capable de prononcer un mot. Les larmes lui piquaient les yeux et son coeur battait beaucoup trop rapidement à son goût.

« C’est pas possible Branor. Désolée, mais tu ne peux pas t’installer chez moi. Tu sais en deux ans les choses changent, même si tu ne sembles pas vraiment le réaliser. »

« Chez nous, pas chez toi ! Tu sembles oublier qui a trouvé cet appartement et grâce à qui tu as un toit au dessus de ta tête. En plus les trois quart des meubles sont à moi. »

« Ca ne change rien, quand tu es parti, tu m’as laissé une tonne de dettes, des gens douteux qui venaient frapper à la porte en pleine nuit. Sans parler de l’incompréhension. Tu t’es barré sans rien dire ! »

« Ca ne t’a pas empêché de t’en sortir, et rappelles toi à quel point c’était chouette quand on vivait ensemble ! Les soirées qu’on se faisait, les dimanches matin avec des croissants au lit. Le nombre d’heure que l’on a passées blottis l’un contre l’autre. »

Elle le coupa d’un geste rapide de la main.

« C’est pas le sujet. Tu ne peux pas t’installer chez moi. Je paie le loyer toute seule en faisant un boulot merdique, tu n’as plus ta place ! »

« Tu comptes vraiment laisser ton tigre préféré dehors ? Après tout ce qu’on a vécu ? Angie… Il y a quelqu’un d’autre, c’est ça ? »

Il se pencha par dessus la table et lui prit la main. L’hybride fronça les sourcils et se pinça les lèvres. Elle savait pertinemment ce qu’il essayait de faire. Mais elle avait changé, elle était différente de la jeune puma qu’il avait connue. Angie secoua la tête et libéra ses doigts des siens.

« Je ne peux pas. C’est comme ça. Désolée. »

La jeune femme se leva sans attendre une réponse, lança un billet sur la table pour payer son café. Le tigre semblait surprit de sa réaction mais pas prêt à abandonner pour autant. Angie soupira, soulagée d’avoir affronté le fantôme de son passé, mais l’idée de le savoir en ville ne lui plaisait pas vraiment. La seule envie qui animait son corps était de retrouver Ekadius et de se blottir contre lui. Elle pressa le pas, reprenant le même chemin pour retrouver son appartement le plus vite possible.

Arrivée en haut de l’escalier de son étage, elle s’appuya contre un mur. Tête baissée, elle essayait d’analyser la situation. Elle l’avait envoyé sur les roses, même si Branor n’était pas du genre a abandonné, il semblait avoir comprit qu’elle n’était plus aussi fragile qu’avant. La jeune femme soupira et sourit. Elle ne voulait pas qu’Ekadius devine le malaise de ce matin ou qu’il s’inquiète. La situation était sous contrôle, tout allait bien se passer. Elle glissa la clef dans la serrure et entra dans son appartement, laissant tomber son sac à l’entrée. Elle trouva son appartement vide, Ekadius devait sans doute être au travail ou tout simplement occupé. Elle soupira et s’installa dans son canapé.

« Quelle journée... »

Angie se sentait sale et fatiguée. Elle prit la décision de prendre une douche pour se détendre. Elle se déshabilla, éparpillant ses vêtements dans le salon comme elle avait la sale habitude de le faire et se dépêcha de se glisser sous le jet d’eau chaude. La chaleur lui permit de se détendre un peu. Le temps semblait s’être suspendu, elle sortit de sa salle de bain une demie heure plus tard, enroulée dans sa serviette, ses cheveux collant à son dos, pour se rendre dans sa chambre. La jeune femme poussa un miaulement de colère et de surprise en constatant que quelqu’un était installé dans son lit. Le jeune homme torse nu, lui sourit et haussa les épaules.

« Branor ! »

« Chérie, je suis rentré ! C’est incroyable, rien n’a changé ici, même pas la décoration. »

Il tapota le lit et lui sourit.

« Cette pièce me rappelle tellement de souvenir… Pas toi ? »

Angie resta dans l’angle de la porte, médusée et en colère. Les lèvres pincées, le corps tendu, les oreilles baissées. Elle se retenait de ne pas le tuer sur place.

Il semblait à Angie que la situation ne pouvait pas être pire qu’elle ne l’était actuellement. Ekadius était sortit de nul part alors qu’elle n’avait pas eu l’occasion de chasser Branor. Elle sentait ses jambes trembler, nerveusement elle perdait complètement le contrôle. Elle fixa les deux hommes sans vraiment savoir ce qu’elle devait dire ou faire. Le démon s’imposa sans trop de difficultés face au tigre. Ce dernier se tenait de l’autre côté du lit, les bras croisés, analysant ce qu’on lui annonçait.

« Je suis Branor, baroudeur, je suis également dans les affaires. Je suppose que c’est comme ça que l’on peut me qualifier. Je connais Angie depuis très longtemps… Nous avons été très proche à une époque. Je suis surpris d’entendre dire que tu vis ici démon… Car c’est mon nom qui se trouve à côté de celui d’Angie sur le contrat. Il semblerait que nous soyons deux à vivre ici. »

Le tigre se tourna vers Angie, un sourire en coin, un sourcil relevé. Il attendait visiblement qu’elle lui confirme ce qu’il avait pensé durant leur entretient un peu plus tôt. La jeune femme se contentait de rester appuyer contre la porte, la tête baissée. Elle se maudissait intérieurement de ne pas avoir réglé ce problème plus radicalement. Voyant sa détresse, le félin en profita d’autant plus. Il se dirigea vers elle et saisit un t-shirt qui dépassait de la commode. Il le lui tendit en posant sa main sur sa hanche. Non sans un regard vers Ekadius.

« Tu devrais enfiler ça avant de prendre froid, ma belle. »

Angie grogna en sentant les doigts de Branor sur la pointe de son oreille et attrapa rageusement le vêtement. Elle s’éclipsa quelques minutes pour s’habiller. Elle n’aimait pas la façon dont Branor se comportait, mais elle n’était pas vraiment sûre que la provocation d’Ekadius était la meilleure réponse. Elle revint dans la chambre, la tête baissée, comme une enfant que l’on venait de gronder. Elle observait sans vraiment savoir quelle était la meilleure solution. Enfin, si, elle savait qu’elle devait mettre Branor dehors et expliquer calmement la situation à la personne qui partageait sa vie à présent.

« Ce haut te va toujours aussi bien. J’ai toujours adoré te voir porter mes vêtements. »

La neko plissa le nez et réalisa qu’effectivement elle portait un de ses anciens t-shirts. Un des nombreux vestiges de leur vie commune, elle n’avait jamais réellement prit la peine de jeter ses affaires. Elle grogna à nouveau dans sa direction et décida qu’il était temps de mettre fin à tout ce bazar. Elle leva les yeux vers Ekadius et commença à bredouiller.

« Branor n’est que de passage. Il ne comptait pas rester de toute façon. Il a juste besoin d’un endroit où dormir et je lui expliquais justement que ce n’était pas possible. »

Elle supplia Ekadius du regard, la dernière chose dont elle avait besoin c’est qu’il doute d’elle. Elle savait aussi que Branor ne laisserait passer aucune occasion pour semer le doute. La jeune femme se mit à mordiller son doigt, gigotant d’une jambe sur l’autre. Le silence était pensant.

« Et je lui expliquais à juste titre que cet appartement, c’est aussi chez moi. Légalement parlant. J’ai certes été absent quelques temps, mais je compte bien reprendre ma place. Reprendre ce qu’il me revient de droit. »

Le tigre planta son regard vert émeraude dans celui du démon. Il attendait impatiemment la réaction de celui qu’il prenait à présent comme un concurrent direct. L’atmosphère semblait bien plus pesante pour Angie. Sans vraiment réfléchir, elle se dirigea lentement vers Ekadius, elle avait besoin de sentir sa présence auprès d’elle.

« Au pire, je peux dormir sur le canapé. Je m’en voudrais de vous déranger. »

Angie surprise fixait Ekadius, elle ne comprenait pas du tout de quoi il parlait. Elle l’entendait parler d’une chasse à la succube. Mais aussi loin qu’elle arrivait à se rappeler à aucun moment il ne lui avait parler d’un potentiel travail dans une autre région. Elle comprit pourtant assez vite la tactique du démon et décida de ne pas le court-circuité. Si elle voulait se débarrasser de Branor, elle avait tout intérêt à suivre la danse.

« Aaaah ! Oui, c’est vrai Karesh ! J’étais persuadée que tu aurais le travail ! »

L’hybride sentit le regard appuyé du tigre sur elle. Il cherchait à savoir si elle jouait la comédie ou si tout cela était bien réel. Elle se contenta de lui sourire et de hausser les épaules, comme pour s’excuser. Il ferma les yeux, se massant les paupières. Lorsqu’il releva la tête, son sourire était toujours aussi carnassier.

« Voilà une bonne nouvelle. Ca veut dire que je vais pouvoir réintégrer mon appartement rapidement de fait ! »

Angie déglutit péniblement à l’idée de se retrouver à la rue. Elle ne savait pas du tout si l’histoire d’Ekadius était vrai ou non. Et surtout, elle refusait de céder son logement à l’homme qui lui avait tout prit en partant. Elle joua nerveusement avec une de ses mèches de cheveux et soupira discrètement. Une autre pensée plus persistante encore trottait dans sa tête. Si l’histoire de ce voyage à Karesh était vraie, cela laissait à penser qu’Ekadius allait finalement quitter la ville. Cette simple idée lui donna un haut le coeur.

« Cependant, ça ne change rien que j’ai quand même besoin d’un logement. Alors je vais simplement occuper le canapé et lorsque vous serez partis, je reprendrais l’appartement. Comme ça Angie n’aura pas à se soucier de ce détail, et je ne finirais pas à la rue ! »

Il semblait à l’hybride que l’un comme l’autre avait toujours une réponse à la répartie de l’autre. Ce combat de coq commençait à lui taper sur le système. Elle connaissait Branor mieux que personne et elle savait qu’il ne lâcherait pas l’affaire pour le canapé. Elle sourit faiblement et hocha la tête.

« Très bien ! Faisons comme ça ! Branor tu n’as qu’à dormir sur le canapé, mais je n’ai pas de couverture ! Et je trouverai une solution pour cette nuit ! »

Le tigre sourit encore plus fort et frappa des mains, indiquant que le deal lui convenait parfaitement. La jeune femme baissa les oreilles et se dirigea dans sa cuisine. Elle indiqua à Ekadius qu’il avait plutôt intérêt à la suivre. Les lèvres pincées, les poings serrés, elle n’arrivait pas à savoir contre qui elle était le plus en colère. Entendant son ex siffloter dans sa chambre, elle ne doutait pas un instant qu’il devait déjà prendre ses aises. Lorsqu’Ekadius arriva derrière dans la cuisine, elle ouvrit la porte et sortit dans le couloir. Elle n’avait aucun intérêt à ce que son invité l’entende s’expliquer avec lui.

« Karesh ? Vraiment ? Quand est ce que tu comptais m’en parler ? Tu attendais que je finisse par t’avouer que je suis amoureuse de toi ? »

Elle baissa à nouveau la tête, regardant ses pieds. Honteuse de l’avouer à nouveau. Elle se rappelait lui avoir dit je t’aime ce matin même. Et maintenant, il parlait de repartir sur les routes. Elle avait beau essayer, elle ne comprenait pas le fonctionnement du démon. Elle réalisait aussi qu’une vie auprès d’elle, dans cette ville, ne semblait pas le combler. Les questions qui traversaient en permanence son esprit l’assaillaient de nouveau. Elle ferma les yeux une fraction de seconde et le regarda à nouveau.

« Je pensais que tu étais bien ici… Que je te suffisais. En plus, tu t’en vas bientôt…Tu me l’annonces au dernier moment. »

Sa voix était étranglée, elle n’était plus très sûre d’elle. Elle avait la sensation de revenir plusieurs semaines en arrière. Elle réalisait à quel point elle était fragile entre ses mains.

« Et quand bien même tu voudrais que je te suive… Est ce que tu as pensé un seul instant que je vis ici, que mon travail est ici, que TOUTE ma vie est ici ? »

La jeune neko s’appuya contre la porte de son appartement. Les informations se bousculaient dans sa tête. Et encore une fois, elle se retrouvait face à la marrée montante que lui infligeait Ekadius, sans savoir si elle aurait assez de souffle pour tenir le coup. Angie leva ses grands yeux vers lui, s’approcha et posa un baiser sur sa joue. Ses yeux la brûlaient à nouveau.

« Je crois que j’ai besoin d’y réfléchir. De comprendre, tu sais... »

Elle se retourna pour ouvrir la porte de son appartement, elle se glissa par l’ouverture et referma la porte à clef derrière elle. Elle soupira une nouvelle fois et posa la tête contre la porte. Elle avait la sensation que son coeur allait s’extraire de sa poitrine et exploser en milles morceaux. Branor de l’autre côté de l’appartement cria son prénom. L’espace d’un instant, il était sortit de la tête de l’hybride. Elle donnerait tellement n’importe quoi pour être complètement seule le temps d’une nuit.

« Oui Branor ? »

« Ca t’ennuie pas si je prends une douche ? Je suppose que les tuyaux font toujours des leurs ? »

« Mmmmh… Oui, vas-y. Fais comme chez toi... »

Elle entendit l’ironie de sa réponse et se dit que la soirée restait d’être longue. Elle regarda son ex traverser le salon complètement nu. Angie leva les yeux au ciel, aucun doute là dessus, Branor avait très vite reprit possession des lieux.

« Et tu mettras au moins un boxer ! »

« Bien M’dame ! »

Angie était suspendue aux lèvres d’Ekadius, écoutant attentivement chacun de ses mots. Il lui ouvrait réellement son coeur pour une fois. Elle avait le sentiment qu’il trouvait les mots justes pour la rassurer. Bien qu’au fond, elle avait envie de lui crier qu’elle aussi avait besoin de lui, sans doute plus que la guilde. Elle se fichait bien de savoir à quel point il était important pour eux, à quel point il était le meilleur. Tout ce qu’elle ressentait c’était de la peur, la peur qu’il parte pour Karesh. La peur qu’il arrive aussi facilement à la laisser ici pour revenir plus tard. Elle était terrifiée, parce qu’elle n’était même pas sûre de réussir à rester aussi longtemps loin de lui.

« Je sais pas Ekadius… C’est tellement soudain. Je sais que tu voulais m’aider face à Branor, mais je me retrouve entre le marteau et l’enclume. »

Elle s’avança derrière lui dans le couloir, entendant son invité chanter sous la douche. Certaines habitudes ne se perdaient pas. Elle savait d’expérience qu’il allait rester plus de temps que nécessaire dans la salle de bain, qu’il viderait le ballon d’eau chaude pour au final sortir et déclarer qu’il avait faim. Elle se revoyait deux ans en arrière et elle détestait ça. De l’autre côté, Ekadius se postait là, à l’attendre. Elle analysa un vague instant le potentiel de sa relation avec lui. D’autant plus que là, elle devait faire un choix.

La jeune femme se mordit violemment la lèvre, se faisant saigner sans même s’en rendre compte. Quand elle regardait le démon, elle ne se voyait que dans ses bras ou à ses côtés. L’idée que quelqu’un d’autre prenne sa place, la faisait bouillir de rage et la submergeait de tristesse. Si elle restait ici, elle devrait faire face à la solitude qu’amènerait son départ. Au risque qu’il rencontre une femme, plus intéressante qu’elle. Pas qu’il en tombe forcément amoureux, mais tout simplement qu’il en devienne proche. Au fait qu’elle devrait se coltiner Branor. Ou pire encore que son amant ne revienne jamais.

D’un autre côté, si elle partait avec lui, elle abandonnait tout. Sa vie, ses quelques rares amis, son travail, son appartement, tout. Même ses principes… Était-elle vraiment autant accrochée à lui que pour en oublier les règles de vie qu’elle s’était fixées ? Ce soir, il lui semblait impossible de pouvoir lui donner une réponse. Il y avait trop de paramètres à prendre en compte, trop de questions sans réponses, trop de doutes.

L’hybride regarda la porte de l’appartement d’Ekadius, pour cette nuit l’idée d’être hors de son appartement et loin de Branor lui convenait. Même si en acceptant, elle avait l’impression de donner à son amant ce qu’il voulait. A savoir qu’aucune autre personne ne puisse être proche d’elle, même le temps d’une nuit. Il gagnait encore la bataille.

« Je reviens, j’ai besoin de quelques trucs. »

Elle fit demi tour, pénétrant à nouveau dans son logis. L’eau de la douche coulait toujours à flot. C’est dont sans aucun problème qu’elle put se faufiler dans sa chambre pour prendre des vêtements de rechange et dans la salle de bain pour le nécessaire de toilette. L’espace d’un instant, Angie resta dans un coin de la pièce à observer son ex amant à travers la vitre de la douche. Elle se demandait ce qu’elle avait pu lui trouvé dans le passé. Ou même si il était sincère dans ses mots de tous à l’heure, quand il disait vouloir récupérer sa vie d’avant, si il avait changé. Angie secoua la tête, estimant que son cerveau souffrait déjà bien assez comme cela. Puis elle repartit en sens inverse pour retrouver son voisin.

« L’appartement n’a pas vraiment changé en deux ans, Branor devrait s’en sortir... »

Sans perdre de temps, elle rentra dans l’appartement d’Ekadius et constata avec tristesse que l’état ne s’était pas vraiment amélioré. Elle s’assit sur l’accoudoir du canapé et observa autour d’elle. Ses yeux finirent par se poser sur son t-shirt.

« Je devrais retirer ça. J’arrive pas à croire qu’il ait réussit à me faire porter un des ses trucs. »

Sa voix trahissait son énervement, son interrogatoire intérieur et sa confusion.

L’idée de passer son temps entre la ville et l’aventure n’enchantait pas vraiment la jeune hybride. Bien qu’elle trouvait attachant qu’il essaye de trouver un compromis, cela lui semblait impossible à mettre en place. Elle sentait au creux de son ventre que devoir se soustraire à intervalles réguliers à l’aventure, finirait par tuer Ekadius. Elle ne voulait pas l’enfermer dans une cage, juste parce qu’elle s’était promis de ne plus dépendre de quelqu’un. Et elle comprenait ce soir que la ville était pour lui une cage devenue trop petite. Elle pensait lui apporter ce brin de liberté, mais on ne peut aller contre la nature de quelqu’un.

« J’ai peur. »

Cette simple phrase fit frissonner Angie de la tête au pied. Elle sentait les mains d’Ekadius contre sa peau, cette sensation toujours nouvelle et plus forte quand il la touchait. Elle le sentait tellement fragile contre son dos, qu’elle n’osa pas bouger. Ses oreilles captaient le moindre son, la respiration de l’homme qu’elle aimait, ses mots, le battement de son coeur. Elle ferma les yeux, cette conversation était aussi difficile pour elle que pour lui. Elle l’avait redoutée et longtemps espéré qu’ils n’aient jamais à l’avoir. Égoïstement, elle pensait qu’elle avait réussit à le dompter autant qu’il l’avait transformée en chat de salon.

« J'ai peur de te perdre. Peur de devoir te laisser derrière. Peur de ce qui pourrait se passer si on se sépare. Je ne veux pas que ça arrive. S'il te plait. S'il te plait. »

La vision de la jeune femme se brouilla en entendant cette révélation. Elle le sentit se blottir plus fort contre son dos et il lui semblait qu’il pleurait. Sa réaction lui brisa le coeur, à aucun moment elle n’avait désiré le faire pleurer, pas pour elle. Elle n’avait jamais eu la prétention de dire qu’elle méritait ses larmes. Son corps se relâcha complètement contre lui, la faisant tomber au sol. Dans un mouvement rapide, elle l’attira à elle. Posant sa tête contre sa poitrine. Instinctivement, elle se mit à caresser ses cheveux, à les embrasser. Ses joues se retrouvèrent mouillées elles aussi.

« J’ai peur aussi… Peur que tu te lasses, peur de t’emprisonner. Plus je passe du temps avec toi, plus j’ai besoin de toi. Et je suis terrifiée à l’idée que tu t’en ailles. J’ai peur de ne pas te convenir... »

Angie sentit son coeur plus léger d’avoir avoué ce qu’elle refoulait depuis quelques temps maintenant. La boule qui s’était formée dans sa gorge semblait lui permettre de respirer à nouveau correctement. Elle regardait Ekadius, plus fragile qu’il ne lui avait jamais été. Depuis leur première rencontre, elle s’était toujours dit qu’il était le genre d’homme à ne pas se retourner ou à s’encombrer de détails. Au début, elle avait même pensé que leur histoire ne tiendrait que quelques jours, sans plus.

Et maintenant, ils se retrouvaient sur le sol du salon, pleurant tous les deux, enlacés. Elle aimait cet homme à la folie, elle le savait depuis un moment maintenant. Tout ce qui l’avait retenue c’était sa foutue fierté. Elle s’en voulait terriblement de le mettre dans cet état. Elle n’arrivait pas à croire qu’un être humain puisse l’être pour elle d’ailleurs.

« Ca n’arrivera pas ! On ne se séparera pas ! »

La jeune femme posa son front contre celui du démon, le forçant à la regarder dans les yeux.

« Tu n’iras nul part sans moi et je ne reste pas ici si tu t’en vas ! »