Intro sexuellement intéréssée

Campée sur ses deux jambes, lorsque la porte s’ouvrit, Angie commença a dire d’une voix affirmée ce qu’elle pensait. Ses yeux se figèrent d’abord dans le regard du jeune homme, puis tout naturellement, glissèrent sur le reste de sa personne. Elle en resta bouche bée, elle avait en face d’elle une créature qui n’était ni humaine, ni démon. C’était la première fois qu’elle en croisait une, et cela lui semblait tellement surréaliste qu’elle ne savait même plus pourquoi, elle était venue le trouver.

-Bonjour, vous devez être la voisine de palier. Je m'appelle Ekadius et je suis ravi de vous rencontrer. Y-a-t'il un problème?

Un léger silence s’installa, les oreilles de la neko se mirent à bouger tant ce silence la surprenait. Elle devait répondre quelque chose, mais, elle n’avait même pas écouté la moitié de la phrase. Le jeune homme ne portait qu’un pantalon et le regard de la neko était attiré par tout sauf son visage. Lorsque que ses yeux croisèrent ceux du jeune homme, elle reprit son attitude mécontente et croisa les bras sous sa poitrine.

« Oui, oui ! C’est tout à fait ça ! J’ai un problème ! »

Elle du détourner les yeux un moment pour se remémorer quel était le problème. Visiblement le climat de cet immeuble venait de changer d’un seul coup, elle était habituée à avoir des voisins fuyants, dégoûtants ou tout simplement trop vieux. Qu’est ce qui pouvait bien amener cet homme ici. Une chose était sûre, elle ne l’aurait pas en haussant le ton. Elle pouvait facilement deviner qu’avec juste une gifle, elle se serait retrouvé les quatre fers en l’air de l’autre côté du couloir. Il lui fallait la jouer plus subtil.

« Enchantée, moi c’est Angie, votre voisine. »

Elle lui montra la porte de son appartement, dont le numéro neuf était maintenant à l’envers. La neko s’appuya contre le battant de la porte de son voisin, les bras toujours croisés sous sa poitrine ce qui faisait bailler son t-shirt sur la naissance de ses seins.

« Je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà vu dans l’immeuble. Personne n’a du vous briffer, mais j’aime faire la grasse matinée, et sans ça je suis de mauvaise humeur »

Elle haussa une épaule, son t-shirt dévoilant la peau nue de la seconde, puis s’écarta un peu.

« Et croyez moi vous n’avez pas envie de me voir de mauvaises humeurs, tous les matins en pyjama devant votre porte ! »

Elle lui sourit et s’apprêtait déjà à rentrer dans son appartement. Sa queue battait l’air lentement, chacun de ses pas laissait l’occasion à son nouveau voisin d’apercevoir ses fesses. Elle s’arrêta un instant, se retourna.

« Faites moins de bruit, vous serez un amour ! La seule personne qui puisse faire du bruit ici c’est moi, et ce n’est pas parce que je déménage des meubles ou que je me cogne que je pousse des petits cris ! »

Elle lui fit un clin d’oeil et tourna la tête. Soit elle avait la chance d’être tombée sur un pervers, qui allait forcément se plier à sa demande juste pour pouvoir espérer entendre ses fameux petits cris, soit sur un voisin hyper coincé qui ferait ses bagages le plus vite possible. Elle ne savait juste pas encore qui il était...

sourire tout en fredonnant. Les questions à son sujet affluaient énormément, mais elle ne se sentait pas le courage d’aller lui demander des réponses.

Elle venait d’enfiler une robe courte noire très moulante quand on frappa à sa porte. Tout en se débattant avec la fermeture éclair dans son dos, elle ouvrit la porte et fixa le demi-démon.

« Euh oui ? Je m’attendais à beaucoup de monde, mais pas à vous ! »

Elle lui fit signe d’entrer, toujours en se tortillant dans tous les sens pour réussir à fermer sa robe.

« Je peux vous aider ? »

Elle chassa d'un coup de pied les sous-vêtements et autres t-shirts qui traînaient dans le salon et lui indiqua qu'il pouvait s'asseoir...

Alors comme ça, elle lui avait tapé assez dans l’oeil pour qu’il veuille en savoir plus sur elle. Intérieurement, elle jubilait d’avoir aussi bien réussit son coup, mais extérieurement, elle avait toujours l’air d’un chat qui n’arrive pas à se défaire d’un ballon collé à ses poils. Elle réussit finalement à finir de s’habiller et regarda son invité.

« En savoir plus sur moi ? Et bien euh, attention, gros scoop, je suis une neko ! »

Elle pointa ses oreilles et sa queue de chat du bout des doigts et laissa échapper un rire léger, presque cristallin. Elle se dirigea vers le comptoir de sa cuisine et se pencha par dessus pour attraper deux verres et une bouteille de vin. En équilibre précaire sur le bord d’un tabouret, la seule chose visiblement depuis le salon c’était son postérieur se trémoussant pour ne pas tomber. Elle retomba habillement sur le plancher et se tourna vers son invité.

« Bon puis ce que ma soirée semble changée, peut-être que vous voulez un verre de vin et me poser toutes vos questions ? »

Elle s’installa à côté de lui dans le canapé et versa le breuvage alcoolisé dans deux verres avant de lui en tendre un. La jeune femme chassa une mèche de ses cheveux, dévoilant son cou fin à la peau tendre.

« Je m’appelle Angie, je suis votre nouvelle voisine visiblement. Je vis ici depuis assez longtemps pour connaître tous les locataires. »

Elle sourit et le pointa du doigt.

« Sauf vous évidement, fauteur de trouble. Je suis majeure, vaccinée, je vis la nuit. J'aime beaucoup me fondre et m'exprimer quand la lune est de sortie, c'est mon instinct félin qui ressort. Ooooh et j’adore mordre les vilains garçons ! »

Elle bu une gorgée de son vin, laissant le temps au semi-démon de répondre. Elle étendit ses jambes, pour poser ses pieds sur le bord de la table, tirant sur sa robe pour qu’elle ne remonte pas de trop… Le temps étaient suspendu aux lèvres de son invité, elle se pencha légèrement en avant pour observer son visage...

La queue de la puma s’enroula un bref instant autour de celle du demi-démon. Elle appréciait sa capacité à retomber sur ses pieds, alors qu’elle s’était montré plutôt rude. Pour l’instant chaque fois qu’elle pensait le tenir au creux de sa main, il arrivait à se faufiler entre ses doigts. Angie y voyait maintenant un défi plus qu’une simple question d’avoir la paix tous les matins. Même les être surnaturels ont des faiblesses, il suffisait de trouver laquelle.

Elle arborait un sourire presque carnassier sur son visage, en l’observant entrer dans la danse. Pour une fois, il semblerait qu’elle soit tombée sur un adverse à sa taille. Pas comme certains hommes qu’elle avait pu rencontrer à qui il suffisait de jouer le rôle de la pauvre petite hybride en mal d’amour pour réussir à avoir ce qu’elle voulait d’eux. Ses oreilles de chat bougeaient pour écouter chaque mot qu’il prononçait.

Elle ne put cacher sa surprise quand il lui expliqua son métier, ou du moins ce qui semblait l’être. C’était définitivement la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un avec un tel bagage. Mais dans cette région d’Atraka, il ne fallait de toute façon pas s’attendre à rencontrer des personnes banales. Elle ne sortit pourtant pas de son esprit, qu’elle avait en face d’elle quelqu’un capable de tuer d’autres personnes pour le travail. Ses yeux verts s’illuminèrent en voyant perler une goutte de vin dans le cou du jeune homme.

La perle rouge suivait parfaitement la courbe de son cou, puis les muscles qui se dessinaient sur son torse. L’espace d’un instant, la neko fut surprise par la pensée de vouloir planter ses dents dans la chair tendre du cou pour y laisser une marque. Elle chassa cette idée d'un léger mouvement de la tête. Elle savait pertinemment où il voulait en venir, mais elle n’était pas de celles à craquer aussi facilement.

« Je suis heureuse de voir que j’ai ouvert ma porte à un homme de main. »

Bien que le propos était sérieux, sa voix était désinvolte. Montrant à quel point, le danger faisait partie intégrante de sa vie, et que malgré ce qu’il venait de lui dire, elle n’avait pas peur de lui. Son intention était de ne pas se laisser impressionner. Tout en jouant avec une mèche de ses longs cheveux bruns, elle le laissa terminer son histoire.

« J’ignorais que notre ville était aussi dangereuse. Je pourrai dire maintenant que si je suis en sécurité dans mon lit, c’est grâce à vous. »

Elle lui adressa un clin d’oeil. Elle retira ses escarpins, se pencha par dessus lui pour les déposer de l’autre côté de l’accoudoir, puis reprit place de l’autre côté du canapé.

« Ainsi vous devenez au fur et à mesure une carcasse complètement vide ? Comment faites vous pour vous ressourcer, pour vous sentir encore un peu vivant ? »

Elle jeta un rapide coup d’oeil à l’horloge et se rappela soudain pourquoi elle devait sortir ce soir. Elle avait reçue une invitation dans un restaurant, elle s’était débrouillée pour l’avoir afin de ne pas encore manger ce qui restait dans son réfrigérateur. Elle se mordilla la lèvre pour réfléchir un vague instant. Soit elle mettait à la porte son nouveau voisin qui l’intriguait, soit elle lui proposait de partager ce qui lui restait de nourriture. En plus, si elle lui proposait cela restait dans le thème de leur conversation. Elle n’avait rien à perdre, sa conversation était toujours plus intéressante que les espoirs de l’homme qui l’avait invitée à passer la soirée au restaurant.

Elle se leva et se dirigea une nouvelle fois vers le comptoir pour le contourner cette fois. Elle sortit ce qui restait dans ses placards. Elle avait de quoi faire des pâtes, des légumes, et un peu de viande. Elle posa un regard par dessus son épaule à l’attention d’Ekadius et lui lança.

« Vous allez vous contenter de rester avachis dans mon canapé ou vous allez venir me donner un coup de main ? Je suppose que comme tout le monde vous devez avoir faim, non ? »

Elle noua ses cheveux en une queue de cheval haute et commença a chipoter dans ses casseroles.

La neko écoutait le demi-démon lui proposer de ramener des ingrédients pour compléter le faible menu qu’elle pouvait mettre en place. Même si elle était passablement fauchée en ce moment, elle ne voulait pas lui donner la sensation de mendier. Toujours penchée dans son placard, elle lui répondit brièvement :

« Pas besoin, je ne suis pas une grande mangeuse ! C’est comme ça que je garde la ligne ! »

Elle rit tout bas de sa propre stupidité. Elle releva la tête et se tourna pour déposer la casserole qu’elle cherchait depuis un moment, sur le comptoir de la cuisine. Elle installa une planche à découper et un couteau afin de préparer les différents légumes et la viande. Elle remplit également la casserole d’eau pour les pâtes.

La jeune femme essayait d’être une hôte correcte pour une fois. Elle avait plus l’habitude d’avoir des visiteurs nocturnes qui ne regardait pas à quoi ressemblait son appartement, que des invités à dîner. Angie s’approcha d’Ekadius, se mit sur la pointe des pieds et tendit un bras pour atteindre le placard à épices juste derrière lui. Elle suspendit son geste, faisant semblant de ne pas trouver une épice précise, sa poitrine à quelques centimètres du torse du jeune homme. Le tissu de sa robe l’effleurait très légèrement.

« Je ne suis pas une super cuisinière, mais je promets de ne pas vous empoisonner, en tout cas pas ce soir ! Mais si vous faites encore trop de bruit demain matin par contre... »

L’hybride reposa ses talons sur le sol et se remit à cuisiner, lui proposant d’ouvrir une autre bouteille de vin qui se trouvait dans l’étagère juste à côté d’elle. Autant profiter de sa présence pour faire les taches qui nécessitent plus de force. Ses oreilles remuèrent en entendant le bruit du bouchon sauter tout en continuant de préparer la viande. A vue d’oeil, elle aurait de quoi faire deux assiettes largement suffisantes pour qu’ils ne meurent pas de faim dans la nuit.

Perdue dans ses pensées, elle en oublia presque l’eau qui commençait à chauffer, Elle se retourna pour vérifier que rien ne virait au cauchemar. Mais elle se tourna si vite qu’elle ne fit pas attention à la distance qu’il y avait entre elle et Ekadius. Si bien qu’elle le percuta de plein fouet, renversant une partie du vin sur sa robe et se retrouvant collée contre lui.

La neko pouvait sentir son coeur battre dans sa poitrine, il s’était emballé à cause de la collision et aussi parce qu’elle avait littéralement la tête posée contre le torse du jeune homme. Le temps se figea un bref instant dans la tête de l’hybride. Elle se décida finalement à relever la tête pour regarder le jeune homme, une tâche rouge se dessinait sur son décolleté et sur ses joues. Elle bredouilla une phrase d’excuse.

« Désolée, j’ai beau être à moitié chat, je ne suis pas toujours douée par moment… Surtout en cuisine ! »

Angie recula doucement, pour échapper à ce contact imprévu. Elle saisit un morceau de tissu et tenta d’éponger le vin sur sa robe, malheureusement le vin semblait avoir décider de marquer sa robe préférée.

« Je suis une idiote. »

Elle réalisa aussitôt qu’elle ne se souciait que de sa robe et en oubliait complètement qu’elle avait sans doute couvert Ekadius de vin, lui aussi. Dans la logique de sa pensée, elle posa le tissu sur le torse du demi-démon pour essuyer les bêtises qu’elle avait créées. Ses yeux verts remontèrent lentement vers les siens pour voir si son invité n’était pas trop contrarié...

Il semblait qu’Angie n’était pas plus difficile qu’une poupée de chiffon à l’instant précis où il retira sa main de son buste. La jeune hybride ne savait pas si elle était troublée ou complètement ivre. Bien qu’elle ne pouvait pas l’être avec seulement un verre de vin. Son bras retomba mollement le long de son corps et c’est à peine si ses doigts arrivaient à retenir le morceau de tissu. Elle venait de ruiner une de ses chemises, et pourtant il ne semblait pas du tout s’en préoccuper.

Et le voilà torse nu dans sa cuisine, l’hybride détourna le regard, gênée. Mais elle ne pouvait s’empêcher de voir les cicatrices et les diverses marques qui constellaient la peau d’ébène. Essayant de reprendre ses esprits, elle s’appuya contre un meuble et se concentra pour affirmer sa poigne sur le verre de vin qu’il lui tendait.

« Je suis sincèrement désolée ! Je ferai nettoyer votre chemise pour me faire pardonner. »

Elle lui sourit du coin des lèvres et trinqua, espérant que l’alcool lui ferait oublier la tournure de ce repas entre voisin.  Elle reposa son verre et regarda une nouvelle fois sa robe. Si elle la gardait plus longtemps, elle finirait sans aucun doute par tâcher sa peau. D’habitude elle se sera contenté de la retirer et de continuer de cuisinier en sous-vêtements, mais cela lui semblait plus que déplacé dans la situation actuelle. Elle plongea les pâtes dans l’eau qui bouillait, et après avoir traversé le brouillard qu’il y avait dans sa tête, s’adressa à son voisin.

« Je pense que je vais me changer aussi, je voudrais éviter de malmener plus cette robe ! »

Sa voix était à peine audible, et ses joues reprenaient une teinte neutre. Même si le sous-entendu glissé dans sa phrase ne semblait pas atteindre le jeune homme. Elle passa à côté du lui pour se rendre dans sa chambre. L’espace dans la cuisine n’étant pas prévu pour deux personnes, elle n’eut pas d’autre choix que de passer entre lui et un meuble. Son postérieur frottant brièvement contre le bassin de celui-ci.

« Je reviens dans deux minutes, vous pouvez surveiller l’eau ? »

Elle traversa le séjour d’un pas souple, sa démarche était féline plus que d’habitude. Lorsqu’elle pensait être hors de vue de son invité, elle fit descendre la fermeture éclair de sa robe, la laissant tomber à ses pieds avant de l’enjamber. Puis en petite tenue dans sa chambre, elle se mit à chercher quelque chose de confortable et de correcte à porter. Elle écoutait attentivement les bruits venant du reste de l’appartement tout en essayant de poser son choix entre une tenue plus décontractée ou une autre robe.

La voix d’Ekadius résonna juste derrière la porte entrouverte, ce qui fit sursauter la jeune femme. Elle en laissa tomber les vêtements qu’elle tenait dans la main et un des cintres lui cogna un orteil. Elle se mordit la lèvre violemment avant de lâcher un énorme juron comme si cela allait conjurer la douleur qu’elle ressentait à ce moment précis. Mentalement, elle s’imaginait se mettre des baffes pour avoir été aussi maladroite. Entre deux jurons, elle rassura son voisin.

« Non, non pas de soucis, enfin, rien de grave. Je... »

Elle attrapa rageusement un t-shirt et le passa rapidement sur son corps en passant en direction de la salle de bain. Elle s’assit sur le bord de la baignoire et fit couler un moment l’eau froide sur son orteil blessé. Quelques minutes plus tard, elle se trouvait de nouveau devant le jeune homme, s’excusant encore.

« Je ne sais pas ce qu’il se passe aujourd’hui, j’ai deux mains gauches… Et puis vous n’arrêtez pas de me faire peur ! »

Angie lui tira la langue pour lui montrer qu’elle ne lui en voulait pas réellement et boita un instant jusqu’à la cuisine pour finir de préparer le repas.

«C’est dingue, un si petit morceau de métal qui fait aussi mal. »

Elle grognait entre ses dents tout en disposant les aliments dans les assiettes, essayant d’en faire quelque chose de convenable. Puis elle disposa le tout sur la table basse du salon, n’ayant pas d’autre endroit pour manger correctement. Elle proposa à son voisin de s’installer puis observa la table avant de se rendre compte qu’il manquait les verres. En bonne maîtresse de maison, elle les apporta. Avant de s’asseoir sur le canapé, elle leva les bras pour détacher ses cheveux, ce qui remonta son t-shirt. Dévoilant dans la foulée ses cuisses et la petite culotte en dentelle noire qu’elle portait.

Ses cheveux retombèrent en cascade sur ses épaules et elle s’installa sur le canapé pour commencer à manger.

« Eh bien voilà, nous pouvons attaquer, sauf si l’appétit vous est passé ! »

Angie pouvait sentir la proximité de son voisin, la queue du semi-démon venant la toucher par moment. Alors que sa queue de chat dessinait des arabesques dans le vide, suivant une mélodie imaginaire. Le repas n’était pas digne d’un quatre étoiles, mais il avait au moins le mérite d’être mangeable. Elle remarqua qu’il mangeait vite, comme si il était pressé que tout se finisse. Elle prit cependant son temps, se disant simplement qu’à force de maladresse, elle avait du le mettre mal à l’aise.

Il venait à peine de finir de manger qu’il était déjà debout, s’étirant. A nouveau, tous les muscles de son corps se réveillèrent, laissant la neko dans un nouvel état de contemplation. A vrai dire, sans pensée obscène ou déplacée, elle aurait pu le regarder comme ça très longtemps. En essayant de deviner quelle créature, ou quelle femme, avait bien pu laisser telle ou telle cicatrice sur son corps. Elle venait de reposer sa fourchette lorsqu’il se remit à lui poser des questions.

« Mmmmh… Est ce bien judicieux de répondre aux questions d’un semi-démon tueur et bagarreur ? »

Elle tira à nouveau la langue et débarrassa la table pour leur faire de la place. En revenant de la cuisine elle lui expliqua vaguement sa situation.

« Aucune famille connue. Je suis née et j’ai été lâchée dans la vie sans mode d’emploi. Je me suis débrouillée pour sortir de l’endroit dans lequel je vivais, pour voyager un peu et finalement retomber dans ce trou à rat. »

Elle désigna l’appartement pour illustrer son propos tout en sifflotant son verre de vin. D’un mouvement de queue, elle diminua l’intensité de la lumière qui lui vrillait les yeux. L’inconvénient d’avoir des attributs félins, c’est qu’ils n’ont pas que des bons côtés.

« Question amis, je dirais que j’en ai plein ou pas du tout. Enfin, ça dépend de ce que vous appelez des amis. »

Sa mauvaise habitude de jouer avec ses cheveux la reprenait.

« Je dirais que plusieurs hommes aiment me compter dans leur amis, ou en tout cas espèrent un jour que cela arrive. Mais pour ma part une vie en solitaire n’est pas pour me déplaire. Rappelez vous, j’aime beaucoup trop faire la grasse matinée que pour avoir une vie sociale ! »

Elle était installée dans le canapé, un genoux relevé, le menton posé dessus. Avec la lumière de la pièce, elle semblait ne pas être réelle. Ses oreilles de chat dessinait des ombres sur les murs qui bougeaient à chaque petit bruit, sa peau blanche la faisait paraître de porcelaine. Et malgré qu’elle n’ait pas pensé à ce détail, son t-shirt exposé à la lumière laissait deviner ses courbes plus qu’elle ne l’imaginait.

Elle fut reconnaissante de son geste, effectivement la lumière artificielle, ou dans leur cas, issue d’une source magique lui faisait fortement mal aux yeux. Elle supportait la lumière du soleil à conditions de ne pas trop s’y exposer, mais une fois la nuit tombée, si elle recevait quelqu’un à la maison, elle faisait toujours l’effort de laisser les lumières allumées. Elle fut d’autant plus surprise de l’entendre dire qu’il pouvait voir dans l’obscurité.

Elle voyait les grandes lignes, elle pouvait le deviner s’asseoir à côté d’elle, mais ses yeux fatigués n’arrivaient pas à savoir l’expression de son visage. Privée de la vue, Angie se concentra sur son audition et son odorat. Elle écoutait attentivement la voix de son voisin, grave, posée, presque chaleureuse dans ses oreilles. Et elle pouvait sentir son parfum, ainsi qu’une petite odeur de brûlé, sans doute due à la trace qu’elle avait retiré plus tôt sur sa joue.

« Vous n’aimez pas les humains ? Cela doit être contraignant pour rencontrer des filles...  Enfin, je veux dire que du coup vous avez sans doute eu du mal à trouver votre Madame semi-démon. »

Angie se mordillait la lèvre, ne sachant pas si elle espérait l’entendre dire qu’il n’avait pas de moitié, ou si justement son coeur de gros dur avait été conquit par quelqu’un. Elle cessa de jouer avec ses cheveux quand la queue du jeune homme toucha la sienne, en réponse elle fit tapoter le bout trois fois.

« J’ai appris assez vite à ne me fier à personne, humain ou non. Je ne suis pas un chat domestique, mais plutôt sauvage. Je ne donne pas vraiment d’attention et je fais rarement ce que l’on attend de moi. »

Lorsqu’elle le sentit assez près d’elle, Angie s’étira légèrement en miaulant. La cambrure de son dos contre l’accoudoir du canapé, son ventre nu, et ses pieds touchant rapidement la cuisse du semi-démon avant de reprendre leur position initiale.

« Vous semblez beaucoup vous préoccuper de ce que je peux ressentir ou vivre en temps qu’hybride... »

Le vin semblait froid sur la peau brûlante d’Angie. Elle leva un sourcil devant la maladresse de son invité, mais ne recula pas lorsqu’il commença à nettoyer sa bêtise. Le temps de prendre la serviette sur la table, le filet de vin avait commencer à descendre sur son nombril et plus bas. La neko se pencha un peu plus en arrière pour lui permettre d’essuyer, elle attrapa le poignet du semi-démon sans pour autant retirer sa main.

« Ce n’est pas grave… On dirait que le vin est contre moi ce soir. Je prendrais une douche plus tard. »

De son autre main, elle attrapa la serviette et voulu la lancer sur la table basse. Cette dernière tomba sur le sol, la forçant à bouger doucement. Alors qu’elle se tournait légèrement pour l’attraper, elle fit suivre la courbe de sa hanche et la naissance de ses fesses à la main posée préalablement sur son ventre. Assurée d’avoir l’avantage durant son action, elle laissa la main d’Ekadius plus longtemps que de raison sur le haut de ses fesses. En reprenant place correctement dans le canapé, ses yeux brillaient légèrement à la lumière de la lune filtrant de la fenêtre.

« Seulement trois semis-démons voilà qui fait peu… Vous devez vraiment apprécier la solitude. »