Une rencontre pas comme les autres

L’été était particulièrement doux à Atrada cette année. Wahkan avait depuis quelques semaines maintenant prit l’habitude de faire la même promenade en début d’après-midi. Sa vie était rythmée comme du papier à musique et ça l’arrangeait énormément. Il n’avait aucune contraintes de cette manière. Pas d’amis pour l’empêcher de faire ce qu’il voulait, ni de partenaire de vie. Avec le temps, il était devenu solitaire.

Tous les matins, il s’habillait d’un jeans et d’un t-shirt de groupe, coiffait ses longs cheveux d’ébène en une queue de cheval. Puis le jeune hybride sortait du squat où il vivait, traversait le centre ville en se faisant le plus discret possible pour atteindre le parc à l’autre bout de la ville. Une fois arrivé dans cet espace de verdure, il trouvait un coin tranquille sous un arbre et faisait une sieste. Il lui arrivait aussi d’observer les gens qui passaient autour de lui. Mais le jeune corgi n’était pas vraiment réputé pour être le plus sociable des habitants de la ville.

Aujourd’hui n’échappait pas à la règle, installé sous un arbre, Wahkan sifflotait un air de rock qu’il affectionnait tout particulièrement. Sa tête bien à l’ombre de l’arbre, il savourait le soleil sur ses jambes en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa soirée. Aucun de ses amis ne lui avait parlé d’une soirée de prévue, il n’avait aucun bon plan pour occuper sa soirée. Il pensa simplement qu’il déambulerait dans les rues à la recherche d’un bar sympa et que si rien ne l’inspirait réellement, il rentrerait pour jouer de la guitare. Ses yeux verts à moitié fermés il se dit que de toute façon il avait le temps d’y réfléchir.

Le jeune homme s’étira en poussa un grognement, sa queue touffue se mit à battre la cadence sur l’herbe verte. Son regard fut attiré par un groupe de jeunes hybrides de l’autre côté du petit lac. Penchant la tête sur le côté, il les jugeait intérieurement, les classant en fonction de ses préférences. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas accordé du bon temps, mais en même temps il ne voyait que des inconvénients à lier une relation avec quelqu’un. Ou peut-être qu’il était tout simplement trop difficile en terme de femmes. Il soupira et se releva, il avait perdu assez de temps sous cet arbre et il commençait à avoir faim. Il huma l’air autour de lui et sentit une délicieuse odeur de saucisse. Le souvenir d’un vendeur de hot-dog lui revint en mémoire.

C’est donc sans se presser qu’il suivit le petit chemin et s’arrêta devant le stand. Il avait tout juste de quoi en prendre deux, sur lui. Il commanda au vendeur et pendant que l’on s’occupait de sa commande, il chercha du regard un autre endroit où s’installer pour avoir la paix. Le parc grouillait d’enfants à cette heure ci et il les détestait. Il jeta son dévolu sur un petit talus, un peu en retrait. Le corgi se glissa à travers les branches des arbustes et s’installa dans l’herbe fraîche. Bien caché de la population et du soleil, il mordit dans le premier hot-dog. Ses oreilles se redressèrent en entendant un bruit étranger un peu plus loin. Le détournant de sa nourriture un vague instant.

« Il y a quelqu’un ? »

Il retient sa respiration, essayant d’écouter à nouveau. Puis finalement reporta son attention sur la nourriture. Il avait sûrement du confondre un écureuil avec un potentiel visiteur.